#42 – lesbian genius

Bonjour les ami·e·s,

Parmi les questions qui, parfois, m’empêchent de dormir, il y a :

  • Cette magnifique brune qu’on pourrait trivialement qualifier de target, que je stalkais allègrement en fin de journée dans mon lit, cette magnifique brune disais-je a-t-elle vu que j’ai liké puis unliké aussitôt cette photo de 2016 sur son profil Instagram car, en proie à une vive émotion, j’en ai lâché mon téléphone sur mon nez ?
     
  • Existe-t-il une explication scientifique à l’amour immodéré de toutes les lesbiennes pour le houmous ?
     
  • Comment se fait-il que cette communauté soit à ce point portée sur le jeu de mots ? Ne serait-ce pas là l’illustration parfaite du génie lesbien ?

Voyons voir, il y a d’abord nos soirées parisiennes d’aujourd’hui et d’antan : les Wet For Me qui s’appelaient autrefois les CLiTo(RiSE) qui elles-même avaient donné naissance aux What’s Gouine On. Entre temps, il y a eu, l’ai-je appris récemment, The Place to Kubi, des soirées organisées il y a 7-8 ans par une réalisatrice célèbre et une dame qui est désormais partie élever des lamas dans une ferme. (YouTube regorge de.petits.teasers de leurs soirées, assez certainement le premier Remède à la Mélancolie que je raconterai à Eva Bester quand je serai connue.)

Et comment évoquer les jeux de mots sans parler de toutes les affiches qu’on trouve dans les soirées Kidnapping de Sophie Morello ? On n’oubliera jamais le « Emmanuel Makrout« , accompagné d’une distribution de vrai makrout.

Nous avons aussi le compte Instagram qui archive nos meilleurs textos Gouinette Parle Trop, l’émission de radio phare Gouinement Lundi, et si j’osais je mentionnerais la coupe Bernard Tapine et tous les noms d’équipes qui y participent, sauf que c’est pas estampillé gouin (mais c’est du foot féminin hum) (c’est le 6 avril) (viens pas c’est loin et c’est ma chasse gardée.)

Face à tant de créativité, je me suis lancée dans une lexicographie du milieu. Pour l’instant c’est deux posts Instagram, mais clairement nous avons matière à publier un dictionnaire. Le génie lesbien (terme inventé par Alice Coffin et mis en œuvre et en hashtag par l’EL*C) pourra s’y déployer à loisir.

J’ai certainement oublié des collectifs, des soirées, des néologismes, des newsletters. N’hésitez pas à me les soumettre. Mais surtout contactez-moi si vous avez une explication : j’aimerais comprendre cette propension gouine à l’art du verbe. Une histoire de langue probablement.


Nécrologies

Pardon, ce titre jette brusquement un froid. Il me semble que c’est Nelly Quemener qui remarquait, en étudiant la médiatisation des morts célèbres, que les lesbiennes ne mouraient jamais. Après on se croit invincibles et on fait n’importe quoi alors que c’est juste que les médias nous oublient.

Pourtant, ce mois-ci, on a appris le décès de :

  • Joe le Taxi, celle qui a inspiré la chanson de Vaness’ – j’ai personnellement appris à cette occasion que Joe était une femme, lesbienne, reine des nuits parisiennes. Et que quand même on aurait aimé en savoir plus sur son histoire.
  • Barbara Hammer, cinéaste et lesbienne, mes deux caractéristiques préférées chez une personne, et pourtant j’ai appris son existence il y a très peu de temps. Dans la #41, je parlais de son exit interview – elle se savait condamnée – et des titres de quelques-unes de ses œuvres : Dyketactics, Superdyke, Nitrate Kisses… Elle a réalisé des films qu’on pourrait qualifier d’expérimentaux. J’ai jamais bien su ce que ce terme signifiait, mais elle, elle disait que c’est parce qu’« en tant que lesbienne à l’époque, [son] style de vie était expérimental. » J’aime bien. Je l’ai lu sur le blog de le Beau Vice. S’il y a bien un exemple parfait de génie lesbien, c’est elle.
  • Luke Perry, aka Dylan de Beverly Hills. Pour être honnête, je ne le connaissais pas très bien, mais il m’a permis de découvrir cette parodie de générique qui, je crois, raconte un peu le Gouinistan de 2012.

Des films ! Des films ! Des films !

Je suis débordée cette semaine car j’ai trois (oui TROIS) bande-annonces à vous montrer :

  • Tell it to the Bees, un drame historique adapté du roman du même nom qui se passe en Écosse dans les années 50. Il y a Anna Paquin qui, je crois, est bisexuelle out mais c’est vrai qu’en blonde j’ai des lacunes.
     
  • Wild Nights with Emily, une comédie (!) sur Emily Dickinson (!!) qui avait quand même un crush sur sa belle-sœur (!!!) Potentiel navet qu’on adore.

S’il sort cette année en France, ça nous fera trois (TROIS) histoires d’écrivaines bies ou gouines d’autrefois (avec Colette et Virginia Woolf.)

  • BOOKSMART, un teen-movie réalisé par Olivia Wilde sur deux potes lycéennes féministes, dont une lesbienne ! Je suis particulièrement hypée par celui-ci depuis que j’ai vu qu’il était produit par Annapurna, une boîte de production dirigée par une très riche lesbienne, Megan Ellison (un jour je vous raconterai son histoire car j’adore les riches lesbiennes et les productrices.)

Notez bien que tous ces films sont américains et ne sortiront potentiellement jamais en salles en France – sauf si je monte ma boîte de distribution (#soon)

  • Lundi prochain, je serai ici car 1) c’est mon cinéma 2) c’est l’avant-première d’un film réalisé par une réalisatrice 3) issue de la Fémis 4) avec un personnage de mini-gouine-ado dedans qui engueule Bouli Lanners dans la bande-annonce donc je l’aime déjà.
     
  • On en sait un petit peu plus sur le film lesbien bollywoodien, « Ek Ladki Ko Dekha Toh Aisa Laga »

Quoi d’autre ?

  • Avez-vous lu l’histoire d’amour entre Anne, 89 ans, et Judith, 100 ans, dans un EHPAD ? Non moi je pleure pas, c’est toi.
     
  • C’est le dernier jour de crowdfunding de Jeanne Magazine ! Bon leur cagnotte a déjà explosé, mais donnez quand même des sous, vous aurez des cadeaux.
     
  • Il va y avoir un podcast sur The L Word ! Ma passion x mon secteur d’activité, parfait pour patienter jusqu’au reboot.
     
  • Internet a un problème avec le mot lesbienne, un article qui explique très bien pourquoi parfois je tombe dans vos spams et pourquoi je suis censurée sur vos ordis au travail.
     
  • Paul B. Preciado était chez Augustin lundi matin et 🤯 c’était passionnant comme à chaque fois qu’il s’exprime
  • Madame Rap a compilé 40 rappeuses qui s’identifient comme lesbienne et j’en connais zéro car je suis vieille et j’écoute France Gall et Alain Souchon #mercrediconfession
  • Autre série qu’on attend avec impatience : Les Chroniques de San Francisco !  D’Armistead Maupin ! Sur Netflix ! Avec Elliot Page ! Les premières infos et les premières photos sont arrivées.

Elliot Page joue Shawna, la fille adoptive de Mary Ann, qui aura visiblement une relation avec Zosia Mamet qui jouait dans Girls t’sais. Lauren Morelli, femme de Samira Wiley, Orange is the new black tout ça, a participé au scénario SPÉCIFIQUEMENT pour écrire le perso d’Elliot. (c’est mon rêve, imagine on t’appelle tu décroches et : « allô oui Lolo est-ce que tu peux venir écrire le perso de Rebecca dans Purple car tu es une gouinexperte merci d’avance cordialement. »)

  • Le public du défilé Chanel lors de la dernière Fashion Week, c’était un peu le meilleur crossover de tous les temps :

Non seulement Kristen Stewart est assise à côté de Janelle Monáe, bonjour la queer classe américaine, mais en plus la Hyène et Hervé sont en train de papoter derrière à côté de Dani. N’en jetez plus.

Allez, bisous.

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