#50 – rentrée en feu

Bonjour les ami·e·s,

Vous savez, c’est difficile à croire mais parfois je doute. Par moments, je me dis « n’en fais-tu trop sur Portrait de la jeune fille en feu ? »
Puis en fait : non.

Non parce que si ça se trouve, c’est pas de sitôt qu’on aura un nouveau chef d’œuvre français lesbien dans nos salles de cinéma dans une semaine. U.N.E. S.E.M.A.I.NE.

Où en est le feu médiatique ?

  • Ceci n’est pas un exercice : ce soir, Céline Sciamma sera chez Marie Richeux. Marie Richeux, “la meuf dont tout le monde est amoureux” + la jeune fille en feu. Retrouvez-moi fondue devant ma radio demain matin.
     
  • Portrait de Céline Sciamma dans M, le magazine du Monde. Écoutez, je crois qu’après avoir lu ça, on peut mourir tranquille. Enfin, le plus tard possible, mais on peut. Ah c’est super. Quel pied, ah quel pied ! Oh putain ! Olalala ! (si t’as la réf : t’es un vieux footeux) (comme moi)
  • Son entretien dans le joli Trois Couleurs : j’aime bien parce qu’elle parle de mon tatouage – qui n’est plus du tout une idée :
  • Son interview dans So Film. J’aime pas trop quand elle parle de Leonardo DiCaprio comme d’une icône lesbienne. Déjà parce que ça me rappelle que je n’ai toujours pas vu Titanic, ce qui fait de moi une cinéphile en carton, d’autre part parce que SÉRIEUX on est tellement démunies d’icônes qu’on doit piocher parmi les hommes hétéros ?!
Oh tiens je sors d’un placard bonjour
  • Certains l’aiment FIP d’Adèle Haenel : écoutez l’émission et ne lisez pas l’article qui raconte des trucs bizarres, par exemple Adèle n’a jamais joué dans Confessions d’un enfant du siècle, sauf si j’ai mauvaise mémoire, or c’est impossible.

Céline Sciamma et ses actrices étaient à Toronto pour le TIFF et les Américain-e-s sont tellement en feu qu’ils veulent même partir en vacances en Bretagne. (Je me tâte à organiser des circuits touristiques lieux de tournages qui feraient Quiberon / Cergy, c’est peut-être une opportunité de business.)
En revanche, cela semble compliqué pour eux d’écrire le mot « lesbian » dans les critiques plutôt que « queer », mais passons.


Podcasts

  • Quouïr a repris sur les chapeaux de roues et il y a déjà 4 épisodes à écouter ! Est-ce que j’ai pleuré à chaque épisode ? Non c’est toi.
     
  • Kate Moennig (Shane dans the L Word) a été invitée dans le podcast de RuPaul & Michell Visage et on y apprend des tas de choses :
    • la bonne prononciation de son nom de famille, ce qui n’est pas du luxe : moi ça fait 15 ans que je dis moaning qu’on pourrait traduire par gémissement. Je trouvais cela parfaitement approprié au personnage. Dommage.
    • Michelle Visage est complètement fan de The L Word et c’est drôle à entendre, elle explique à quel point les intrigues sont ridiculous et c’est une bonne chose à se rappeler pour une sitcom. J’adore quand elle dit « it’s pure CAMP! » (Allô Susan Sontag ? On est sûr de ça ?)
    • Je désapprouve en revanche quand elle dit « TIM IS SO SEXY »
    • Prenons les paris : je pense que Tina va faire une apparition surprise dans le reboot. Pourquoi ? Interrogée sur son retour, Kate/Shane répond « je ne sais pas » – ce qui constitue quasiment un aveu, elle est obligée de se taire contractuellement mais forcément qu’elle sait qui va être là. En revanche dans la bande-annonce, on voit assez clairement Bette avec une autre femme.
    • Pour la mort de Jenny par contre c’est possible que le mystère reste entier.
    • J’avais oublié, mais Kate nous rappelle que Leisha Hailey a daté K.D. Lang il y a fort fort longtemps.
    • De son côté, Kate nous apprend qu’elle est mariée avec Ana Rezende du groupe CSS depuis 1 an et demi. C’est génial, elle est dans le studio alors Kate n’arrête pas de s’adresser à elle pour lui demander confirmation des dates. Sacrée Shane.
    • Kate a participé à des raves quand elle était étudiante.
    • Elle n’est pas vegan puisqu’elle consomme des cheesesteaks dans sa ville natale de Philadelphie.
    • Elle fait de la boxe.
    • L’information qui m’a le plus laissée par terre : de but en blanc, RuPaul lui demande si elle a toujours su qu’elle était lesbienne. Kate répond que non, qu’elle est sortie avec plein de garçons mais que justement, The L Word lui a permis de s’en rendre compte et de s’assumer.


Shane. SHANE. Shane était lesbienne jusqu’au bout des ongles, c’était naturel, c’était fluide, c’était sexy dès les premières minutes du pilote. Shane a fait douter toutes les hétéros qui ont jeté un œil à la série. Shane a inspiré de multiples fan-fictions, dont la mienne sur Shanice, la Shane de la Fémis. Shane était la lesbienne la plus lesbienne du petit écran pendant 10 ans.

Et l’actrice qui l’incarnait se pensait hétéro juste parce qu’elle n’avait pas été exposée à des lesbiennes assumées jusqu’à présent. Que dans son lycée catho c’était tellement impensable, ça ne lui a même pas traversé l’esprit.

Tout ceci ne peut vouloir dire qu’une chose : l’hétérosexualité est une vaste blague.


Point PMA / PMA, point.

  • Protégez-vous, le texte de loi est arrivé en commission, ce qui signifie qu’on va s’en prendre plein la gueule dans les prochaines semaines, qu’il va avoir des débats à l’Assemblée et au Sénat et certainement un bruit médiatique parfois désagréable.
     
  • Pour s’y préparer, on peut lire cet article sur France Info qui donne la parole à des enfants de lesbiennes, ce qui est plutôt malin hein, quand on y pense. On y apprend que finalement il ne sera pas fait mention de la PMA sur l’acte de naissance des enfants de couples de lesbiennes, peut-être se seraient-ils rendu compte que cela créait une énorme inégalité entre les couples homos et hétéros.

Que fait Kristen Stewart ?

  • Elle fait la couv’ du Harper’s Bazaar anglais !
  • Dans un long portrait, elle explique qu’elle ne s’identifie ni comme bisexuelle, ni comme lesbienne. OK, « we’re all becoming incredibly ambiguous » et c’est merveilleux. Mais dans notre monde pas si simple, les lesbiennes et autres wlw (women who love women) se font toujours discriminer donc peut-être qu’on ne peut pas abandonner les étiquettes de sitôt ? Je ne sais pas, je pose la question.
Je repose ça là
  • Toujours est-il qu’elle fait quand même bouger les lignes ne serait-ce qu’en sortant avec sa meuf dans la rue et ça, c’est cool, bravo Kristen.
     
  • A Toronto (elle aussi), elle a expliqué à Variety vouloir jouer une superhéroïne lesbienne, mais ne l’est-elle pas déjà ?
  • Elle sera à Deauville vendredi et à Zurich ensuite afin de présenter le film Seberg.
     
  • Je ne suis pas très contente : à la base, Charlie’s Angels devait sortir en France le 30 octobre et CATASTROPHE, voilà que la date est repoussée au 4 décembre ! La même semaine que The L Word: Generation Q. Ça ne va pas du tout, Sony Distribution : fin octobre c’était bien, entre Portrait de la jeune fille en feu et le reboot de notre série culte, une bonne respiration. Maintenant tout va se bousculer début décembre et on va faire face à un grand vide en octobre-novembre, alors qu’on a le droit à 3 divertissements par an, pas merci.

Rappel annuel que The L Word a fait une parodie de Charlie’s Angels dans une scène surréaliste mais néanmoins géniale de sa saison 5.


Quoi d’autre ?

  • Arpentant tranquillement les internets un beau matin, j’ai découvert cette vidéo.

OMG JE SUIS PROJETÉE CONTRE UN MUR QUI SONT CES FEMMES ET SURTOUT LA GRANDE BRUNE LÀ C’EST QUI J’AI BESOIN DE SAVOIR.

(exactement comme quand Party Girl a eu la Caméra d’or à Cannes en 2014, tout à fait.)

La jeune femme s’appelle Loora Wang, c’est une designeuse chinoise et Buzzfeed a mené une super enquête. Il s’avère que – CATASTROPHE encore – la femme qui l’accompagne est sa sœur. Oups. Toujours est-il que Loora Wang dégage, on ne saurait mieux le formuler, a certain butch swagger et qu’on ne sait pas si elle est célibataire ou pas.

Maintenant je suis sur TikTok juste pour la suivre et je ne comprends rien à ce réseau social #vieillesse #sendhelp.

  • Elliot Page a fait un documentaire sur le racisme environnemental : There’s something in the water présenté au TIFF.
     
  • TIFF encore : il paraît qu’il y avait un autre film de lesbiennes, Two of us. Mais dites-moi, c’est Byzance à Toronto cette année !
     
  • Un compte Instagram, @sapphosutra, recense en illustrations les vraies positions sexuelles des femmes entre elles, accompagnées de témoignages de sexisme, lesbophobie ou biphobie ordinaire, et maintenant de poèmes olé-olé. Parce qu’on n’est jamais mieux servies que par soi-même, elles ont besoin de vos témoignages : suivez-les, parlez-leur, soutenez cette géniale initiative !
     
  • 1001 héroïnes, c’est un nouveau site qui recense les héroïnes des livres, films et séries féministes faits par des femmes. Rafiki en page d’accueil, je suis déjà conquise.
     
  • La Constellation est un futur lieu LGBTQI+ à Paris qui a besoin d’en savoir plus sur nous : répondez à leur questionnaire ici.
     
  • Votre Gillian Anderson en Margaret Thatcher dans The Crown. Bons fantasmes conservateurs.

AGENDA

Je vous laisse avec le tweet parfait post-Portrait de la jeune fille en feu.
Normal : c’est un alexandrin. © @LittleEnid

Allez, bisous.

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