#39 – édition de droite

Bonjour les ami·e·s,

On a beaucoup de pain sur la planche cette semaine, car il a fallu rattraper le retard pris par les partiels. Sachez juste qu’en préparant cette édition j’ai prononcé la phrase “j’ai bien fait d’acheter le Vogue !” car apparemment je vis en 1994 dans le 6e arrondissement.


On lit quoi?

  • Erika Linder (aka @richiephoenix) a fait la couverture de Vogue Paris pour le numéro de février. « C KI ? » Mannequin. Suédoise. Lesbienne. Out. Actrice parfois (ne me dites rien sur ce film, je me le garde précieusement comme ces nouilles chinoises déshydratées au fond de mon placard qui me serviront un jour en cas de disette.) A l’intérieur du magazine, on la voit faire des choses sexy comme fumer une allumette ou boire une bière toute habillée dans une baignoire – je posterai les images bientôt sur Instagram.

Ailleurs dans le Vogue, on voit une fameuse photo d’Helmut Newton que j’avais oubliée et que j’avais pourtant affichée dans ma chambre d’ado.

un coming-out subtil pour mes parents.
  • Cette interview-fleuve d’Elliot Page par le Guardian est parfaite: on y apprend notamment qu’iel a rencontré sa femme sur Instagram (tout comme Sarah Paulson et Holland Taylor d’ailleurs), qu’iel a 8 tatouages et qu’iel a fait un stage de permaculture après le succès de Juno. Évidemment, on regardera The Umbrella Academy parce qu’iel est dedans. Évidemment, on attend très fort les Chroniques de San Francisco. Évidemment, sa femme surgit dans le resto à la fin de l’interview, et évidemment on fond d’amour.
  • Emil Ferris a gagné le Fauve d’Or à Angoulême et c’est une bonne nouvelle, notamment parce sa BD Moi ce que j’aime c’est les montres est très queer. J’ai bien aimé lire cette interview de Libé qui parle d’astrologie chinoise, de cigarettes et de “Villageois” refoulés.
  • #JeudiConfession : il m’arrive de lire des articles de Madame Figaro quand je suis d’humeur de droite – ce qui correspond peu ou prou à mon PMS. J’ai donc honteusement succombé à cet article sur Colette, en grande partie grâce à la candeur d’Anne Berest 💚 qui vient de découvrir l’existence de la bisexualité. Extrait: « J’ai l’impression que la génération des millennials, comme on les appelle, ne condamne pas du tout la bisexualité d’une façon aussi autoritaire. Au contraire. Pour eux, elle est perçue comme une orientation sexuelle en soi. » ÇA ALORS. (Je m’en veux déjà, je vais devoir réciter cinq Butler et trois Wittig pour me repentir d’avoir partagé cet article.)

On regarde quoi ?

  • Je suis donc allée pleine d’entrain voir le biopic sur Colette, qui était aussi tiède que son actrice principale qu’un McDo post-Wet-for-me qui a brièvement subi une averse de grêle. Au moins on voit une butch faire du sexe, ce qui est tout de même assez rare pour être souligné. 
  • Natasha Lyonne va encore perturber nos gaydars avec sa nouvelle série Russian Doll, le 1er février sur Netflix.
  • J’ai mis PLUS D’UN MOIS à lire cet article en entier. Soit parce que je m’arrêtais pour me rouler par terre de bonheur au niveau des premiers paragraphes – oh Rebecca ❤️ – soit parce que je lançais mon ordi par la fenêtre en lisant le pitch du prochain film de Nicloux, que je traduirais ainsi : « le personnage de Depardieu arrive dans un spa avec 20 valises pleines de saucisson, de foie gras et de vin. Il rencontre le personnage de Houellebecq et ils font de l’aquagym. » VOILÀ, regardez-vous, vous êtes en PLS vous aussi. Par conséquent, j’étais passée à côté de l’info capitale de la fin de l’article : dans le prochain film de Desplechin, Roubaix, Une Lumière, Léa Seydoux et Sara Forestier joueront deux amoureuses (wait for it) droguées alcooliques et probablement meurtrières. On va râler car bonjour le cliché de la goudou psycho mais très honnêtement une part de moi est ravie de bientôt retrouver Léa en lesbienne des Hauts-de-France, don’t @ me.
Elle semble fatiguée.
  • Dans la série Grown-ish, Kate « Shane » Moennig joue une prof de gender studies – dit comme ça, on dirait un de mes rêves érotiques de 2006.
  • Tout le monde s’est extasié sur Sex Education, mais peu de gens ont relevé la référence à Naissance des pieuvres dans l’épisode 4. Siii, l’épisode sur le couple de baby lesbiennes où le baby sexologue utilise la natation synchronisée pour les soigner. J’en. Suis. Sûre.

Aussi, beaucoup se sont émerveillé du moment « it’s my vagina » alors que c’est une putain de métonymie ou pire, une synecdoque ! Il fallait dire vulva bordel de shit il y a que moi que ça énerve ou quoi ? Je pense que vous êtes tou-te-s aveuglé-e-s par votre amour pour Gillian Anderson.

  • Lily Tomlin (Grace and Frankie) a expliqué à Ellen pourquoi elle n’avait pas fait son coming out en 1975.
  • Ce clip de Léonie Pernet est magnifique.

On écoute quoi ?

  • Ça faisait longtemps qu’on n’avait pas eu Une Semaine, une lesbienne sur France Culture, j’étais inquiète. Cette série d’A Voix Nue avec Christine Delphy était donc bienvenue, par Charlotte Bienaimé qui plus est. Je fus un peu atterrée d’entendre que le nom des Gouines Rouges avait été trouvé par un homme (!) mais ça m’a fait plaisir d’entendre ses punchlines : « ce qui était reproché aux homosexuelles, ce n’était pas d’avoir des relations avec des femmes, c’était de ne pas en avoir avec les hommes !! » ainsi que ses souvenirs du MLF (l’Arc de triomphe ! le trolling de l’émission de Ménie Grégoire !) Attention, elle a quand même un côté transphobe qui surgit parfois, genre dans l’épisode 3.
  • Il est encore temps d’écouter l’épisode de La Poudre consacré à Niviaq Korneliussen, l’autrice lesbienne, groenlandaise et badass de Homo Sapienne. Vous avez le droit d’écouter l’épisode en VO hein, c’est tout à votre honneur, mais tout de même c’est <3 Elodie Font <3 qui la double en VF alors bon.
  • Est-ce qu’on écoute Gouinement Lundi ? Oui, parce qu’il faut toujours écouter Gouinement Lundi, et que ce mois-ci c’est un peu NSFW.

On fait quoi ?

  • On se promène dans Paris : Autostraddle, LE site lesbien américain, a sorti un guide de Paris et c’est drôle, un peu étonnant et parfois instructif. En suivant certains de leurs conseils, notamment ceux de la rubrique « Pharmacies » (je les adore aussi mais je pensais que ça avait plus à voir avec mes comportements addictifs qu’avec ma gouinerie, oh well) dont l’une est située dans le 6e arrondissement (why, oh why?) Ce faisant, vous pourrez admirer le travail colossal et sans relâche de Pochoirs pour tous, qui recouvre les dégueus tags anti-PMA d’un gros cœur plein d’amour. Un travail de salubrité publique fort bien documenté sur Instagram.
  • Remplissez donc ce questionnaire pour la Conférence Lesbiennes* Européennes, c’est important de se connaître.
  • Vous pouvez aller à la soirée À Définir dans un futur proche du 13 février si vous n’êtes pas terrifié-e-s par le 8e arrondissement. Vous me raconterez.

Point Kristen Stewart

  • On en sait un peu plus sur sa comédie romantique de Noël par Clea Duvall, Happiest Season : sa co-star (et donc probablement sa copine dans le film) sera MACKENZIE DAVIS qu’on aime d’amour depuis San Junipero et qu’on veut grave pécho depuis Halt and Catch Fire et les photos du reboot de Terminator.
  • Marina Foïs a déjà le César de la Straight Reine du Gouinistan mais elle nous fait quand même du pied. Ça a marché, je vais voir Les Idoles le 2 février. (peut-être qu’il y a des places qui traînent sur le marché noir. Peut-être.)
  • Soyons honnêtes, ouais on fait genre on va au théâtre, on écoute France Cul et on surveille de près le cinéma d’auteur français, mais l’article le plus important cette semaine c’était quand même celui-ci, à propos des cheveux de KStew au défilé Chanel Haute Couture. En bonus, deux gifs,  comme ça, parce qu’on les mérite.
Avec Tessa Thompson

Allez, bisous.

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