#60 – woke me up

Bonjour ! C’est vrai, plusieurs mois se sont Ă©coulĂ©s depuis la derniĂšre newsletter (oups), et quelques Ă©vĂ©nements majeurs sont survenus : la premiĂšre marche lesbienne Ă  Paris depuis des dizaines d’annĂ©es, l’adoption d’une loi PMA pour (pas) toutes, un Festival de Cannes qui a laissĂ© entrer les monstres, et les JO les plus LGBT qu’on n’ait jamais connus.

Beaucoup trop d’infos Ă  rattraper pour faire un Ă©dito charpentĂ©, mais signalons que cette 60e Ă©dition contient une publicitĂ© (ci-dessous) et pour la toute premiĂšre fois, j’en suis pas peu fiĂšre, une interview (ci-dessous-dessous.) Bonne lecture !


Ce numĂ©ro #60 de la newsletter est sponsorisĂ© par la Lesbiennale, un festival d’art lesbien organisĂ© par l’EL*C Ă  Bruxelles le week-end du 8 au 10 octobre 2021. L’objectif ? Montrer des tas d’Ɠuvres produites par le gĂ©nie lesbien, et promouvoir ce sentiment de communautĂ© que nous procurent l’art et la culture lesbienne. Au programme, entre autres : un Ă©change entre Alice Coffin et la poĂ©tesse belge JoĂ«lle Sambi Nzeba, un comedy show de notre humoriste prĂ©f Tahnee, et une rĂ©flexion sur le lesbian gaze par Iris Brey.


Interview : Mélanie Vogel

MĂ©lanie Vogel a 36 ans, elle vient d’ĂȘtre Ă©lue dimanche sĂ©natrice des Français de l’étranger dans le groupe EELV. Ouvertement lesbienne, elle affiche rĂ©guliĂšrement sur les rĂ©seaux sociaux sa relation avec Terry Reintke, dĂ©putĂ©e europĂ©enne allemande.

C’est seulement la deuxiĂšme fois qu’une lesbienne entre au SĂ©nat en France, la premiĂšre Ă©tant Corinne Bouchoux, Ă©cologiste pacsĂ©e selon WikipĂ©dia avec la plus douce voix du Gouinistan : l’historienne Christine Bard.

Mais refermons cette parenthĂšse peoplo-historique, et place Ă  l’interview – version courte – de MĂ©lanie Vogel, notre nouvelle sĂ©natrice du Gouinist- euh, des Français de l’étranger :

Comment le fait d’ĂȘtre lesbienne influence-t-il votre engagement politique ?
J’ai envie de rĂ©pondre plusieurs choses Ă  cette question. (
) Dans ma vie privĂ©e, je ne subis pas tout un tas de limites que subissent les femmes qui vivent dans l’hĂ©tĂ©rosexualitĂ©. L’hĂ©tĂ©rosexualitĂ©, en termes de construction sociale, met les femmes dans une posture qui ne leur permet pas aussi facilement de prendre de l’espace, de prendre leur place dans la sociĂ©tĂ©. On subit de la lesbophobie c’est sĂ»r, mais il y a aussi tout un tas de choses qu’on ne subit pas et qui libĂšrent beaucoup.

Vous ĂȘtes trĂšs visibles avec Terry Reintke, votre compagne, sur les rĂ©seaux sociaux, est-ce qu’une fois que vous aurez pris vos fonctions (ce vendredi), vous pourrez continuer ? Oui, bien sĂ»r. Si j’arrĂȘte de faire des trucs comme ça, ça ne sert Ă  rien d’envoyer des lesbiennes au SĂ©nat ! C’est important qu’il y ait des images accessibles de relations lesbiennes visibles dans l’espace public. C’est d’autant plus important quand on est Ă©lu·e, parce que mon Ă©lection est aussi un message trĂšs fort Ă  envoyer Ă  une partie de la population qui n’est pas reprĂ©sentĂ©e au SĂ©nat du tout.

« C’est sĂ»r que ça nous change de GĂ©rard Larcher.” me glisse-t-on.

En ce qui concerne les minoritĂ©s LGBTQI+, quels seront vos combats au SĂ©nat ? Il faut dĂ©judiciariser les procĂ©dures de changement d’état civil pour les personnes trans, interdire les thĂ©rapies de conversion, interdire les chirurgies de rĂ©assignation de genre pour les personnes intersexes, mettre de vrais budgets dans la lutte contre les LGBTIphobies
 Et la loi sur la PMA n’est pas parfaite, on ne l’a pas ouverte aux personnes trans. Il reste beaucoup Ă  faire pour les lesbiennes, mais aussi Ă©normĂ©ment Ă  faire pour les personnes trans. Moi je suis trĂšs inquiĂšte de la montĂ©e de la transphobie, y compris dans les milieux fĂ©ministes. Au Royaume-Uni c’est un gros problĂšme chez les Ă©cologistes et je pense qu’il faut mettre le paquet lĂ -dessus, parce qu’on s’occupe jamais des personnes trans en fait.

Le dernier livre qui vous a marquĂ© ? C’est peu original et c’est attendu, mais c’est Le GĂ©nie Lesbien, d’Alice Coffin. Je pense que tout le monde devrait le lire.

Est-ce que le Parlement europĂ©en, c’est un bon plan pour rencontrer des lesbiennes ? Oui. J’ai rencontrĂ© la femme de ma vie au Parlement EuropĂ©en donc je suis bien placĂ©e pour le dire ! Il y a plein de lesbiennes gĂ©niales au Parlement EuropĂ©en. Et je conseille en particulier les Ă©cologistes au niveau europĂ©en : un repĂšre de lesbiennes.


Qu’est-ce qu’on lit ?

Beaucoup de BD de qualitĂ© en cette rentrĂ©e littĂ©raire ! Le choix fut rude mais le Prix Lesbien Raisonnable 2021 revient Ă  Coming In d’Elodie Font, illustrĂ© par Carole Maurel. L’adaptation tant attendue du podcast de rĂ©fĂ©rence sort en librairie demain, le 29 septembre. Je n’ai pas envie de trop en dire, juste qu’on retrouve la sensibilitĂ© saisissante d’Elodie et que, bien qu’ayant Ă©coutĂ© le podcast 70 fois et n’attendant pas de surprise, je me suis retrouvĂ©e cueillie par l’émotion plusieurs fois.

A Pink Story, de Kate Charlesworth : mĂ©lange d’autobiographie et de documentaire sur la vie lesbienne en Angleterre des annĂ©es 50 Ă  aujourd’hui. C’est drĂŽle, parfois trĂšs touchant, parfois rĂ©voltant, mais surtout hyper instructif.

Joe la Pirate, c’est l’histoire vraie d’une butch richissime nĂ©e en 1900, pilote de bateau, monarque d’une Ăźle, conquĂȘte de Marlene Dietrich, dont la vie on ne peut plus romanesque mĂ©riterait au moins une sĂ©rie Netflix.

Walk me to the Corner, raconte le moment oĂč deux femmes quinquagĂ©naires – mariĂ©es par ailleurs – tombent amoureuses. Ça a l’air doux et suĂ©dois. Sortie le 22 octobre.

CĂŽtĂ© livres sans image, on s’enflamme pour Dans la maison rĂȘvĂ©e de Carmen Maria Machado, un roman sur des violences conjugales dans un couple lesbien. Oui c’est rude mais c’est aussi admirablement construit : chaque chapitre est Ă©crit dans une forme diffĂ©rente, « Ă  la maniĂšre d’un livre dont vous ĂȘtes le hĂ©ros Â», « d’un classique lesbien culte Â», « d’un texte Ă©rotique Â»â€Š Etonnant et bouleversant.

On notera également la sortie du nouveau roman de Nina Bouraoui, Satisfaction, ainsi que celui de Cécile Coulon, Seule en sa demeure, qui ne cesse de parler de sa compagne en interview, on stan.

Laura Vazquez, dont le premier roman bĂ©nĂ©ficie d’une excellente presse et d’un blurb Ă©logieux de ChloĂ© Delaume, est un gĂ©nie lesbien. Elle vient demain Ă  la Maison de la PoĂ©sie.

On surveille de prĂšs la collection L’Imaginaire (Gallimard), qui a semble-t-il dĂ©cidĂ© de rééditer plein d’Ɠuvres lesbiennes parfois oubliĂ©es, parfois effacĂ©es, tout en se payant de belles plumes en prĂ©face : ClĂ©mence Allezard et Constance DebrĂ© introduisent le Criquet d’AndrĂ©e Viollis, tandis que Suzette Robichon et FĂ©licia Viti nous prĂ©sentent les Nouvelles pensĂ©es de l’amazone de Natalie Clifford Barney. Et bientĂŽt ? Chantal Akerman ! Violette Leduc ! Mireille Best !

Dans Feu ! Abécédaire des féminismes présents, un ouvrage collectif dirigé par Elsa Dorlin, AdÚle Haenel signe un texte trÚs fort dont on entendra sans doute parler. On pourra y lire par ailleurs Rokhaya Diallo, Daria Marx, Wendy Delorme ou Assa Traoré. Sortie le 14 octobre.


Cinéma

Kristen Stewart Ă©tait Ă  la Mostra Venise (avec Dylan) pour prĂ©senter le film Spencer, biopic trĂšs attendu de Lady Di, qui arrivera en France Ă  notre grand dĂ©sarroi non pas en salles, mais sur Amazon Prime. Aucune date annoncĂ©e pour l’instant.

Valeria Bruni-Tedeschi bientĂŽt en couv de TĂȘtu ? C’est peut-ĂȘtre notre nouvelle icĂŽne hĂ©tĂ©ra qui adore jouer la sapphique dans des films semi-lesbiens. Dans Les Amours d’AnaĂŻs, elle fait tomber la Desmoustier et dans La Fracture, c’est elle qui est tombĂ©e. Queer Palm de Cannes cette annĂ©e, le film raconte sa folle nuit aux urgences. Valeria y est assez hilarante et sa meuf, Marina FoĂŻs, exaspĂ©rĂ©e. On aime beaucoup l’autodĂ©rision de Catherine Corsini, qui admet avoir fait un film autobiographique. Sortie le 27 octobre.

Le Milieu de l’Horizon, un film oĂč Laetitia Casta et ClĂ©mence PoĂ©sy vont lesbianiser dans la campagne assĂ©chĂ©e en 1976 – Belle Saison vibes – doit sortir le 20 octobre. On notera que ce n’est pas la premiĂšre lesbian activity de ClĂ©mence, qui avait rĂ©alisĂ© un court-mĂ©trage lesbien, mais c’est Ă  notre connaissance une nouveautĂ© pour Laetitia. Bienvenue Ă  elle.

Le trailer de Matrix Ressurections, quatriĂšme volet de la saga, a agitĂ© toute la sphĂšre geeko-cinĂ©phile et les meilleur·e·s fans des sƓurs Wachowski ont repĂ©rĂ© un rĂ©jouissant clin d’Ɠil Ă  la 45e seconde : l’enseigne d’un salon de massage qui porte le nom de Corky, lĂ©gendaire personnage de Bound, ce film lesbien culte et premier long-mĂ©trage des rĂ©alisatrices.


À la tĂ©lĂ© đŸ“ș

On suivra Ă  partir du 24 octobre H24, une sĂ©rie au format assez inĂ©dit – une minute par Ă©pisode – inspirĂ©e de faits rĂ©els pour raconter les violentes faites aux femmes. RĂ©alisĂ©e par ValĂ©rie Urrea et Nathalie Masduraud, la sĂ©rie rassemble un casting exceptionnel, de Camille Cottin Ă  Diane Kruger en passant par Souheila Yacoub et AloĂŻse Sauvage. On regardera avec intĂ©rĂȘt l’épisode 20h, qui raconte une histoire de terrain de foot arrivĂ©e aux DĂ©gommeuses, avec Garance Marillier et Ă©crit par Anne Pauly.

On s’est passionnĂ© cet Ă©tĂ© pour une tĂ©lĂ©-rĂ©alitĂ© allemande, Princess Charming, sorte de Bachelor lesbien oĂč Irina devait choisir entre des prĂ©tendantes toutes plus dĂ©tonnantes les unes que les autres, en regrettant d’une part d’avoir pris LV2 espagnol, d’autre part qu’une telle Ă©mission soit inenvisageable en France. On se rattrape un peu depuis la rentrĂ©e avec l’Amour est dans le prĂ© et sa premiĂšre agricultrice lesbienne, Delphine. Cette chronique de France Inter explique trĂšs clairement pourquoi c’est important. Les Etats-Unis, eux, prĂ©parent Tampa Baes, une sĂ©rie qui suivra les aventures d’un groupe de jeunes femmes lesbiennes du quartier trĂšs LGBTI+ de Tampa Bay en Floride. On a hĂąte de hate-watch.

Vaut-il mieux avoir une vie sexuelle ou la vivre par procuration en regardant des sĂ©ries ? Un dilemme toujours pas rĂ©solu, d’autant que ça bouillonne dans tous les sens sur nos Ă©crans : Sex Education nous prĂ©sente, dans sa saison 3, son premier personnage non-binaire incarnĂ© par Dua Saleh. Les cool girls de Betty hypnotisent plus par leurs skates que par leurs intrigues, mais on ne leur en veut pas. Dans Work in Progress, on se demande s’il ne vaut pas mieux chercher un bon psy et une bonne coloc plutĂŽt que s’évertuer Ă  trouver l’amour. Les dramas et le n’importe quoi reviennent dans la saison 2 de The L Word: Generation Q, et heureusement qu’on a Gigi. Si vous l’obtenez en faisant ce test de Madmoizelle, n’hĂ©sitez pas Ă  me contacter.


A Ă©couter 🎙

Parmi les secrets les mieux gardĂ©s du Gouinistan, on trouve l’existence d’Eressos, un petit village situĂ© sur l’üle de Lesbos en GrĂšce, et selon certaines sources lieu de naissance de Sappho. Dans les annĂ©es 70, des lesbiennes ont commencĂ© Ă  y venir pour faire communautĂ©. Depuis, c’est un lieu de pĂšlerinage pour gouines aisĂ©es. Elles y font la fĂȘte, du sexe et du volley, entre autres. Mais de moins en moins de jeunes lesbiennes y viennent.I’ll never be alone anymore donne la parole Ă  celles qui font vivre cette communautĂ©, elles y racontent le passĂ© du lieu, son prĂ©sent et son futur incertain, les dramas, les moments de joie, le lien avec les locaux. On y entend des vagues, des chants et la musique de Lucie Antunes. C’est un podcast trĂšs prĂ©cieux, si bien cousu main qu’il a Ă©tĂ© sĂ©lectionnĂ© au festival de Tribeca (oui, normalement un festival de films mais apparemment certains podcasts sont si bons qu’ils y sont aussi.) Son seul dĂ©faut est de n’ĂȘtre accessible qu’aux oreilles anglophones.

Mediapart a sorti le podcast La RelĂšve, et le premier Ă©pisode s’intitulant « jeunes filles en feu Â», nous nous sommes jetĂ© dessus telles des lesbiennes sur le houmous de l’apĂ©ro. Ça raconte les jeunes engagĂ©s politiquement, et donne la parole Ă  des lesbiennes politiques trĂšs jeunes et dĂ©jĂ  trĂšs conscientes des enjeux, puis Ă  une reprĂ©sentante de FiĂšrEs, avant de faire un virage Ă  180° et de tendre le micro Ă  une jeune fille engagĂ©e Ă  Alliance Vita, organisation ultra rĂ©ac pas franchement ravie par la loi PMA. VoilĂ  qui donne le tournis.

Les Grandes TraversĂ©es de France Culture, c’est parfait pour se bercer lors de longs voyages en train, mais celle consacrĂ©e Ă  Louise Michel maintient Ă©veillĂ©e : on y comprend qu’elle ! avait ! des ! compagnes ! Old news peut-ĂȘtre pour les historien·ne·s, mais perso j’étais dans l’ignorance, ignorance symptomatique de l’effacement des histoires lesbiennes et bisexuel·le·s du passĂ©. La « Vierge rouge Â» semblait quand mĂȘme ĂȘtre une grande amoureuse.

Sorti en plein cƓur du mois de juillet, l’épisode Sexy Wittig du podcast Camille offre une belle introduction Ă  la vie et l’Ɠuvre de notre Monique adorĂ©e.

Cet Ă©tĂ©, Fatima Daas, autrice de La Petite DerniĂšre, a prĂ©sentĂ© Ces paroles invisibles sur France Inter : les deux premiers Ă©pisodes donnent la parole Ă  Noam, trans gouine, et c’est trĂšs rafraĂźchissant d’entendre ses paroles sur le service public.

La bonne nouvelle de la rentrĂ©e : la saison 3 de QuouĂŻr approche, et sera consacrĂ© Ă  l’histoire d’un rescapĂ© de la Manif pour tous. A partir du 21 octobre

DJ ChloĂ© a fait le nouvel habillage sonore de France Culture et elle revient sur son parcours – dont les annĂ©es Pulp – pour Affaires Culturelles.

Cette Heure Bleue sur France Inter nous permet Ă  la fois de voir l’étendue de l’intelligence d’AdĂšle Haenel et l’ampleur du fossĂ© de gĂ©nĂ©rations qu’il peut exister parfois entre Laure Adler et ses invité·e·s. A Ă©couter si vous n’avez pas les oreilles sensibles Ă  la gĂȘnance.

La sexualité et le désir sont-ils vraiment au centre du lesbianisme ? La lesbienne la plus connue de France serait-elle belge ? Comment rencontrer des lesbiennes ? Alice Coffin répond à toutes ces questions dans le podcast Septante Minutes.


Quoi d’autre ?

Le Met Gala ! La judgy bisexual energy de Zoe Kravitz et Tessa Thompson est devenu instantanément mon nouveau meme préféré.

Megan ? Rapinoe ?! Tu nous mets un peu la honte tel un vieux tonton bourré, mais pas autant que Cara Delevingne qui pique des slogans de créatrices noires sans créditer.

La mĂȘme semaine, c’était un peu notre Met Gala Ă  nous : l’inauguration du jardin Monique Wittig dans le 14e arrondissement de Paris. Tout le gratin de l’intelligentsia se pressa porte de Vanves pour assister aux discours et Ă  l’inauguration de la plaque. Bien sĂ»r, c’est trĂšs symbolique tout ça, mais il fallait les voir : des politiques, des chercheuses, des archivistes, des jeunes, des vieilles, des butchs, un peu de fems, des humoristes, des journalistes
 plein, vraiment plein de lesbiennes rassemblĂ©es sur ce qu’on aurait pu appeler le gazon bĂ©ni s’il y avait eu de l’herbe dans ce jardin, tout sourire de voir le nom de Monique et ce mot, lesbienne, Ă©crit officiellement dans l’espace public.

crédit photo : Marie Docher

Ci-dessus Sande Zeig, rĂ©alisatrice et ancienne compagne de Monique dont l’émotion Ă©tait palpable, Laure Murat, historienne et Ă©crivaine dont la big dyke energy a irradiĂ© tout le jardin, un potichien dont j’envie la vie.

C’est tout ! N’oubliez pas de voter et à bientît.