Six films qui ont gouinisé la Berlinale 2025

Trois films dont le titre est une variation sur le rêve, mais aussi du lait chaud, une compositrice bi avant-gardiste et des lesbiennes de l’espace : petit inventaire des films lesbiens détectés au festival international du film de Berlin.

Lesbian Space Princess, de Leela Varghese et Emma Hough Hobbs

Grosse hype autour de ce film d’animation australien qui a remporté le Teddy du meilleur film de fiction (l’équivalent de la Queer Palm du Festival de Cannes, sauf que, contrairement au festival français, les Teddy Awards font officiellement partie du palmarès de la Berlinale.)

Synopsis : Saira, une princesse de l’espace anxieuse et introvertie, se lance dans une quête inter-gay-lactique pour sauver son ex petite amie Kiki, chasseuse de primes, des griffes d’aliens HSBC. Le film a l’air truffé de références et de blagues wink-wink, telles la planète Clitopolis qui est très difficile à trouver ou le labrys royal qui arbore les couleurs du drapeau trans.

Cette critique d’Autostraddle note que, de prime abord, elle s’inquiétait de l’aspect « pénis vs. vagin » du film (il y a une chatte royale qui a sa propre conscience et les méchants ont un robot-pénis) et s’il n’y avait que ça, ce serait effectivement bien cringe. Mais ! il y a aussi un personnage de chanteur·se gothique bi non-binaire et c’est une actrice lesbienne trans qui double l’une des reines de Clitopolis.

Dans le teaser de Lesbian Space Princess, on entend une blague sur La Vie d’Adèle (Blue is the warmest color), ce qui laisse imaginer le nombre de délicieux easter eggs rien que pour nous les gouines qu’on trouvera dans ce film.

Enfin, information importante, les réalisatrices Leela Varghese et Emma Hough Hobbs ont raconté sur scène et sans détour qu’elles se sont rencontrées parce qu’elles couchaient ensemble, et comment cela a nourri leur processus créatif. So lesbian.

Dreams (Sex Love), de Dag Johan Haugerud

Cette année à Berlin, l’Ours d’or – l’équivalent de la Palme d’or – a été remis par le jury présidé par Todd Haynes à un film lesbien réalisé par un réalisateur norvégien.

Synopsis : Johanne a 17 ans et tombe amoureuse de sa prof Johanna. Elle en parle dans son journal intime, sa mère et sa grand-mère le lisent.

Les premières critiques sur Letterboxd parlent soit d’un joli film mélancolique à la Rohmer meets Sciamma, soit d’un livre audio chiant et nul, la voix off étant très présente.

Dreams in Nightmares, de Shatara Michelle Ford

Synopsis : Après avoir perdu son emploi, Z se lance dans un voyage à travers le Midwest américain. Avec ses deux meilleur·e·s ami·e·s, elle part à la recherche d’un·e troisième qui semble avoir disparu. Dans chaque ville, les trois fems queer noires sont confrontées à de nouvelles menaces qui les mettent à l’épreuve personnellement et idéologiquement. Avec son deuxième film, Shatara Michelle Ford laisse sa propre empreinte singulière sur le road movie américain. Dreams in Nightmares est une ode à la famille choisie et à l’acte radical de revendiquer un espace pour rêver – et exister – dans un pays de plus en plus tendu.

Trois femmes noires se tiennent debout devant une voiture dans un quartier résidentiel des états-unis

IndieWire encense le film comme « une nouvelle version époustouflante de ce que peut être le road trip américain », Variety parle d’une « histoire puissante, politique et humaniste » et ScreenDaily salue « une célébration lyrique des liens souvent non conventionnels qui unissent » les personnes queer racisées.

Dreamers, de Joy Gharoro-Akpojotor

Synopsis : Une histoire d’amour et un film d’évasion qui se déroule dans un centre d’expulsion pour immigrés. Au Royaume-Uni, une femme lesbienne d’origine nigériane nommée Isio est prise en flagrant délit de travail sans papiers. Relogée et piégée dans le centre d’expulsion de Hatchworth, elle apprend que trouver l’amour, l’amitié et la liberté signifie parfois s’affranchir des règles.

Photo du film Dreamers. On voit deux femmes noires assises-allongées l'une en face de l'autre, se souriant

La productrice devenue réalisatrice Joy Gharoro-Akpojotor veut montrer une histoire d’amour autant qu’un film politique. Elle évoque le manque de films lesbiens et queer centrés sur des femmes noires au Royaume-Uni dans cette interview à Deadline.

Monk in pieces, de Billy Shebar

Synopsis : Monk in Pieces dresse un portrait mosaïque de Meredith Monk, figure incontournable et pionnière dans le domaine de la musique et de la performance. Ce documentaire mêle des entretiens avec des personnalités emblématiques comme David Byrne et Björk à des animations signées Paul Barritt. Enrichi d’archives inédites couvrant plus de six décennies, il met en valeur l’univers sonore et visuel singulièrement original de Monk.

Affiche du film Monk in pieces. Meredith Monk en mosaïque

Sorte de génie de la musique expérimentale, Meredith Monk est ouvertement bisexuelle. Elle a été pendant 22 ans en couple avec la chorégraphe Mieke van Hoek.

Hot Milk, de Rebecca Lenkiewicz

Synopsis : Rose (Fiona Shaw) et sa fille Sofia (Emma Mackey) se rendent dans la ville balnéaire espagnole d’Almería pour consulter le docteur Gomez, un médecin chamanique qui pourrait bien détenir le remède à la mystérieuse maladie de Rose, qui l’a laissée clouée à un fauteuil roulant. Mais dans l’atmosphère sulfureuse de cette ville ensoleillée, Sofia, qui a été piégée toute sa vie par la maladie de sa mère, commence enfin à se débarrasser de ses inhibitions, attirée par l’énigmatique baroudeuse Ingrid (Vicky Krieps)…

Une adaptation d’un livre de Deborah Levy ! Des mommy issues ! La grande actrice irlandaise lesbienne Fiona Shaw ! Emma Mackey et Vicky Krieps qui lesbianisent en Espagne ! Sur le papier, de quoi faire un grand film lesbien. Hélas, les premières critiques se font l’écho d’un lait plutôt tiède. Un extrait tout de même :

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